Le livre des morts Egyptien : un guide pour l'au-delà

On imagine souvent un vieux grimoire mystérieux, rempli de formules magiques et de secrets... En réalité ce célèbre recueil est bien plus qu'un mythe, il s'agit d'un héritage fascinant de l'Egypte antique, un guide spirituel qui accompagnait les défunts dans l'au-delà.

Les premiers textes funéraires connus, appelés les Textes des pyramides, étaient gravés directement sur les parois des tombeaux des pharaons. Le plus ancien texte connu a été retrouvé dans la pyramide du roi Ounas, à Saqqara vers 2345 avant J.C.

Ces inscriptions n'étaient pas de simples décorations : elles contenaient prières, incantations et formules magiques destinées à protéger le pharaon et à l'aider à rejoindre les dieux, en particulier Osiris, le souverain du monde des morts.

A cette époque, seuls les rois pouvaient bénéficier de ces textes sacrés : c'était un privilège réservé à la royauté. Avec le temps, ce privilège s'est élargi. Les hauts fonctionnaires et les gouverneurs ont commencé à vouloir, eux aussi une place dans l'éternité.

Durant le Moyen Empire, les formules funéraires se retrouvent alors inscrites à l'intérieur des sarcophages ( d'où leur nom "Textes des sarcophages")

Ces nouveaux écrits reprennent certains passages des textes des pyramides, mais introduisent aussi des compositions inédites. On y trouve parfois des dessins, surtout quand les cercueils, autrefois rectangulaires, adoptent la forme du corps momifié.

C'est durant le nouvel Empire (1550-1069 av J.C) que naît ce que nous appelons " Le livre des morts". A cette époque, les textes ne sont plus plus gravés dans la pierre ni peints sur les sarcophages, mais recopiés sur les papyrus. Ces rouleaux, parfois richement illustrés, étaient déposés près du défunt pour l'accompagner dans l'au-delà. Chaque papyrus contenait une sélection de formules magiques, prières et incantations choisies selon les besoins du défunt. Le but ? Guider l'âme, écarter les dangers et permettre au mort de renaître dans une forme spirituelle parfaite.

En réalité, le terme " Livre des morts" est une invention moderne : il a été popularisé en 1842 par l'egyptologue allemand : Richard Lepsius. Les Egyptiens, eux, parlaient plutôt " d'incantations pour sortir au jour" une expression plus positive.

On dénombre 200 chapitres dans le corpus du Livre des morts, mais chaque rouleau n'en contenait qu'une partie. Il n'existait pas d'ordre fixe : chaque texte était unique, adapté au défunt qu'il devait protéger.

Pour les Egyptiens, la mort n'était pas une fin, mais une transition. Le but du livre des morts était un guide d'espérance, destiné à permettre au défunt de continuer son existence, libéré et transformé.

Le livre des morts reste encore aujourd'hui un incroyable témoignage, il nous montre que, depuis l'Antiquité, l'humanité cherche à apprivoiser la mort et à donner sens à ce qu'il y a après...