Les Trois parques
- Sarah Epiphany
- 1 déc.
- 3 min de lecture
Depuis l'antiquité, l'être humain cherche à comprendre ce qui guide son existence : le destin, les choix, les épreuves, les dons... Au coeur de cette quête, une figure mythologique revient : les Trois Parques, ou Moires dans la tradition grecque.
Ces trois entités féminines tissaient littéralement le fil de la vie humaine. Elles représentent un archétype universel : la naissance, le déroulement de la vie, et la limite.
Mais qui sont les 3 Parques ?
Dans la mythologie grecque, elles s'appellent :
Clotho, celle qui file le fil de la vie,
Lachésis, celle qui le déroule et le mesure,
Atropos, celle qui tranche le fil lorsque la vie doit s'achever.
Dans la version romaine ( Les Parques) elles remplissent exactement le même rôle.
L'idée centrale est simple : Chaque être humain naît avec un fil, un potentiel, une direction intérieure qui lui appartient.
Il ne s'agit pas d'un destin figé, mais d'un chemin qui respecte :
notre essence
nos élans
aux limites
et parfois nos épreuves nécessaires
Mais d'où viennent-elles ?
Les Moires ne sont pas apparues dans un récit héroÏque ou une naissance divine spectaculaire. Elles représentent quelque chose d'encore plus ancien que les dieux eux-mêmes , un ordre primordial, une loi cosmique.
Elles incarnent le principe que la vie a une trame, les évènements ont un sens, et chaque existence s'inscrit dans une dynamique plus grande que soi.
Mais est-ce que ça ne te rappelle pas un conte célèbre ? La Belle au bois dormant
Beaucoup ignorent que les contes modernes ont repris les Parques, mais de manière plus douce, symbolique et accessible.
Dans la Belle au bois dormant, les trois marraines-fées qui se penchent sur le berceau d'Aurore reprennent exactement leur fonction :
Flora = Clotho Elle "ouvre" la vie d'Aurore en lui offrant beauté, harmonie, un bon départ.
Pâquerette = Lachésis. Elle lui offre le chant, la créativité, la manière de se déployer dans le monde.
Pimprenelle = Atropos . C'est elle qui atténue la malédiction : elle ne peut annuler le destin, mais elle le modifie, le rend supportable, comme Atropos qui fixe les limites sans jamais être cruelle.
Les fées représentent donc les dons, les prédispositions, le chemin intérieur que l'enfant porte en lui.
Et comment ne pas parler de Maléfique, la "quatrième Parque" oubliée . Dans certaines traditions anciennes ( notamment nordiques) il existe une quatrième Parque, souvent associée aux dettes karmiques, les conséquences, les épreuves, les parts d'ombre. Une force qui vient perturber l'odre parfait, non pour punir, mais pour révéler.
Dans la Belle au Bois dormant, cette énergie est incarnée par Maléfique. Elle n'est pas une fée comme les autres, elle représente l'élément sombre, la part d'ombre qui force la transformation. Sans elle, pas de quête, pas d'épreuve, pas de réveil, pas d'évolution.
Maléfique est donc la blessure qui met sur le chemin, la rupture qui réveille, la nuit qui prépare l'aube, l'évènement qui pousse à renaître. Elles complète les 3 fées, tout comme la quatrième Parque complétait l'ordre du destin dans d'autres mythologies.
Je trouve ça très intéressant parce que ça parle de nous. Nous aussi à la naissance on reçoit des forces, des limites, une essence, des talents, une direction intérieure. Nous aussi nous rencontrons dans notre vie des bénédictions, des guides, des obstacles, et des épreuves qui obligent à nous réveiller. Les fées représentent nos dons. Maléfique représente nos ombres, nos blessures, nos défis.
Et comme Aurore, nous passons tous par une épreuve, une dormance, un réveil et une renaissance.
En fait, je crois que nous ne vivons rien au hasard. nous portons tous une trame unique, notre chemin se construit autant par la lumière que par l'ombre. Les Parques sont encore là symboliquement. Elles vivent dans nos histoires, nos choix, nos épreuves... et dans notre façon de tisser, chaque jour, le fil de notre propre vie.








Commentaires